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Autant en emporte l'automne
30 janvier 2016

la cour d’école

Ma fille ainée a eu 8 ans il y a peu. Une évolution vestimentaire s’est amorcée à son entrée à l’école il y a 2 ans et demi et force est de constater que je dois suivre cette évolution si je ne veux pas que mes coutures se voient opposer une fin de non recevoir. Aussi, quand elle m’a annoncé que les filles les mieux habillées de son école étaient F., R. et S., un petit «gloups» a traversé ma gorge. Je me berçais de l’illusion que ma fille se trouvait bien habillée parce que je mettais beaucoup de soin à la confection de ses vêtements. Grosse remise en question de mon style, donc, peut-être trop sobre, trop épuré.

Je vois bien comment sont habillées les fillettes susmentionnées. Je connais les «codes» de désign des marques qu’elles portent. C’est coloré, plein de détails, avec des mélanges de matières, des appliqués. C’est plutôt moderne dans les coupes, sans froufrou, sans volants, sans trop de rose. Ça ne joue pas non plus dans le «sexy»  prématuré. On peut aussi sentir dans ce style la tendance très nord-américaine du pratique à vivre et à entretenir. Il n’est souvent pas question de demander aux parents débordés de jouer du fer à repasser, mais il faut que ça ait plus d’allure qu’un t-shirt. Les mailles sont les matières de prédilection. Dans un sens, après avoir étudié le style en question, je me suis trouvée chanceuse que ma fille juge cette façon de s’habiller la meilleure. J’aurais pu avoir à vivre avec une Reine des neiges, froufroutée et permanentée, mais non.

Voici donc une petite robe respectant en tous points les codes énumérés ci-dessus, et qui reste conforme à mon style aussi.

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Pour le modèle de base, il s’agit du t-shirt Sailboat top de Oliver + S en taille 8 ans. C’est la dernière taille du patron. J’en pleure déjà, je l’aime d’amour, ce patron. J’avais déjà vu sur Pinterest un détournement de ce patron de t-shirt en robe. L’idée m’avait plu, et, comme souvent, plusieurs années se sont écoulées avant que je ne la mette en pratique.

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J’ai gardé la base du modèle, c’est-à-dire la carrure générale avec son joli boutonnage (faux) aux épaules. Boutons de la jolie boutique Rix Rax. Je ne me suis pas privée des surpiqures facultatives, elles finissent le vêtement de façon très pro.

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J’ai fini les manches avec un point «sablier» plutôt que d’utiliser l’aiguille double. C’est assez joli, même si je pense préférer la piqure double.

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Parlant des manches, je les ai repatronnées en-dessous de l’emmanchure, car ce sont des manches très droites, qui finissent un peu trop larges au poignet. Pour un résultat plus proche de la perfection, il aurait fallu que je repatronne les emmanchures aussi, mais j’ai décidé de faire cette modification à postériori, donc tout était déjà assemblé, il était un peu tard.

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Après avoir allongé le t-shirt, j’ai ajouté un empiècement en jersey matellassé encreFrance Duval-Stalla. Pour couper l’effet «chemise de nuit» que ce genre de robe peut rapidement avoir, j’ai inséré deux rabats de poches pour poches fictives. J’ai gansé ces deux rabats de passepoil lurex, acheté chez France aussi, lors de ma visite l’été dernier. J’avais l’air un peu folle, il faisait 41°C en pleine canicule parisienne et j’achetais lainages et matelassés. J’ai décliné mon identité, expliquant que, vivant dans un pays où l’hiver dure 6 mois, on s’équipait comme on pouvait de tissus doudous.

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Le bas arrondi de la robe a été reporté à partir du bas arrondi prévu dans le patron original.

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Parlons raccords. Quand j’ai acheté ce jersey flammé à rayures au Fabricville l’été dernier, la vendeuse a un peu ri et m’a demandé si j’étais quelqu’un qui aime les défis. Avec de si fines rayures, le risque de décalage était grand. La vendeuse avait bien raison. En réalité, pour des raccords presque impeccables, j’ai dû 1) compter le nombre de rayures sur chaque panneau au moment de la découpe puis de l’assemblage et 2) placer des épingles toutes les 3 rayures pour que ça ne se décale pas. C’est là où on voit la différence entre la confection maison où une simple couture de côté peut prendre 30 minutes et la confection fast fashion. Ça me motive encore plus pour coudre mes t-shirts, du coup.

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Sans trucage, les raccords côté gauche et côté droit.

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Et donc LA touche pour respecter le style commandé, c’était la déco en plus: étoiles en flex sur le devant.

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Petit faon en strass dans le dos (cadeau de Gaëlle, merci très chère).

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Il parait que les copines étaient épatées et avaient toutes des questions à poser sur tels et tels détails.

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Je vous laisse avec THE pose de «maintenant, c’est moi qui dirige la séance photo». À bientôt!

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23 janvier 2016

le jour le plus long

Dans l’épisode précédent…

J’ai eu une année 2015 particulièrement chargée. Quatre billets de blogue à mon actif, mention «peut mieux faire». Non pas que je n’ai pas cousu, au contraire, mais l’organisation autour de la publication d’un billet était fastidieuse. J’ai préféré consacrer le peu de temps que j’avais à coudre, quitte à mettre de côté ce blog que j’aime pourtant beaucoup. Les réseaux sociaux m’ont permis de garder contact avec beaucoup d’entre vous, c’est si précieux, cette relation que nous avons bâtie il y plus de 5 ans!

Dans l’épisode d’aujourd’hui, on est en 2016, l’année s’annonce plus légère. J’étrenne le blog avec un projet boulet, bonne résolution de janvier que je viens de réussir à tenir. Je vous présente ma veste Eagle de Vanessa Pouzet.  Commencée en octobre 2014 et finie en janvier 2016. Ça se qualifie dans la catégorie «boulet»?

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Il faut que je vous parle de ce patron et de son exécution. Je fais cette démarche en toute honnêteté, pour donner mon ressenti. Je n’attaque personne, je ne vise personne. Je fais seulement mention de faits qui m’ont déplu. Je couds depuis 8 ans. J’ai cousu autant les patrons indépendants que les mainstream. Et jamais un patron ne m’a fait autant pester. En fait, «pester» n’est pas assez fort. Je pense que ce patron m’a mise en colère. Je me suis remise début janvier 2016 à la couture de ce modèle, parce que j’ai dépensé un beau 55$ en matériel (patron, tissus et mercerie) et qu’il était hors de question que je l’abandonne. Depuis, j’ai lu pas mal d’avis sur cette veste et je vois que je ne suis pas la seule à lui trouver des défauts.

Les explications sont hyper abrégées. Et là, j’ignore la motivation de la marque Vanessa Pouzet à ne pas les détailler: le patron est un PDF, ce n’est pas comme si ajouter une page aurait fait augmenter ses couts de productions. Je remercie infiniment Sandra et Clotilde pour leur Master Class Couture sans lequel je n’aurais pas fini cette veste. Et même si je salue leur initiative, je trouve un peu culoté que de tels tutos aient besoin d’exister, dans la mesure où ces deux couturières très compétentes font bénévolement le travail pour lequel la créatrice qui a vendu le patron a tiré tous les bénéfices financiers.

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Je vous donne des exemples de mon mécontentement en vrac. La veste est entièrement assemblée sur l’envers, doublure oblige. Mais jamais on ne nous dit d’ouvrir nos coutures au fer aux étapes 4, 5, 6, alors que ça garantirait une jolie finition Je l’ai fait spontanément parce que j’ai de bonnes habitudes de couture, mais je trouve que c’est léger pour un  patron.

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Autre exemple: la l0ngueur des manches. Il aurait été TRÈS apprécié d’avoir un rappel à ce sujet dans le patron. Il est indispensable d’effectuer un essai de la veste avant de coudre l’étape 8, au risque de vous retrouver avec des manches trop longues. Dans la mesure où la longueur des manches n’est même pas spécifiée dans le tableau des mensurations, quiconque n’essaiera pas sa veste avant de finir les manches pourra avoir une mauvaise surprise. Et aura à jouer du découd-vite si le cœur y est encore. Tapez «Veste Eagle Vanessa Pouzet» dans Google image et vous verrez que nombre de réalisations sont portée les manches trop longues et/ou retroussées parce qu’il n’y a pas d’avertissement à ce sujet.

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Dernier point, même s’il y en aurait d’autres. Le schéma en 4 est complètement incohérent avec les explications sous ce même schéma. Je ne sais pas si c’est ma variété de français qui est trop éloignée du français de l’auteur des consignes, mais « Repliez l’ourlet du dos sur le dessus. De façon à le remonter à la hauteur de l’ourlet du devant.», ce n’est pas une phrase, ça ne veut rien dire et ça ne correspond pas au schéma, puisqu’il est censé y avoir un pli. Mais nulle mention de ce pli.

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Maintenant: mon avis sur la réalisation de la veste elle-même. C’est un modèle FACILE à coudre. Oui, oui, un modèle sans grosse difficulté technique, vraiment. Pour ma part, même si le modèle se coud tout le long sur l’envers, je le retournais sur l’endroit à chaque étape pour m’assurer du rendu. Ça évite de découvrir une couture mal faite au moment du retournement final. Donc les consignes ont beau être très faibles, il n’en demeure pas moins que c’est un modèle plutôt simple.

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Le rendu me plait beaucoup. J’ai choisi la version longue (à porter avec des talons pour me grandir un peu). Sinon, ça fait robe de chambre. La coupe est bonne, le mouvement est joli. J’ai bien choisi mes tissus (Fabricville): pour l’extérieur c’est un genre de lainage un peu extensible, dans les tons brun-mauve; pour les épaules, un similicuir bleu jean; pour la doublure, une vraie doublure en satin de polyester couleur nacre.

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Pour une allure un peu western, à porter avec les bottillons les plus vieux du monde, ceux dont on ne peut pas se débarrasser même si on sait qu'ils ont un peu trop vécu.

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