voilà l’été, voilà l’été
Coudre du voile de coton, en plein mois de décembre, quelle idée lumineuse! Et la journée du solstice d’hiver, en plus! Certains partent en voyage sous le soleil, d’autres font de la luminothérapie pour contrer les effets des jours raccourcis… moi, j’ai cousu une blouse toute légère, en voile de coton, et très colorée.
Tout l’automne, je me suis habillée exclusivement de noir, de blanc et de gris. Oui, oui, c’est possible. Pourtant, je suis heureuse dans la vie, ça va bien. Mais je ne sais pas pourquoi, j’ai banni toutes couleurs ces 4 derniers mois. Quoi de mieux pour les réintégrer que cette tunique corail et blanc!
Il y a de cela fort fort longtemps, le 11 juin 2014, j’ai encore la facture (je la gardais pour écrire la référence du tissu sur le blog), j’ai acheté 1,75 m de voile de coton Free Spirit, par Valori Welsh. collection Wish voile, coloris passion. Acheté chez Effiloché au rayon des Liberty tana lawn (qualité très très équivalente à du vrai liberty et même légèrement mieux pour la petite brillance du fil).
Ce coupon a failli vivre plusieurs vies entre 2014 et 2016: petit top à bretelles léger, robette de plage, blouses pour mes filles, j’en passe. Chaque fois que je le voyais, je défaillais et me disais qu’il était trop beau pour être coupé. Mais finalement, après deux ans de gestation, le voilà pour de bon incarné en tunique! Ma facture me dit qu’il m’avait couté 35 $ CA, ce coupon objet de mes envies. Un 35 $ bien investi, tant j’aime la jolie tunique que je vous présente ici.
Très jolie tunique/liquette créée par Liesl Gibson pour sa marque Liesl and co.et portant le doux nom de Gallery tunic. Il s’agit d’un modèle relativement ample, sans pinces poitrine (sauf pour celles qui auraient plus qu’un bonnet B).
Ce modèle ne présente pas vraiment de difficultés. Il faut simplement être soigneux aux trois étapes les plus délicates, à savoir:
1) la fente devant.
Cette fente se monte un peu comme une patte polo, mais se superpose pour créer un pli devant. Ça crée un décolleté discret et sympathique.
2 ) le col, qui a un pied de col intégré, et dont les finitions à la main sont d’une propreté absolue.
On aperçoit en plus le petit pli d’aisance au dos, toujours apprécié quand on porte du tissu chaine et trame.
3) l’ourlet liquette, qui était un peu ma crainte (parce que c’est la seule technique que je n’avais jamais essayée – en fait, oui, je l’avais essayée, mais ça n’avait pas très bien rendu au bout du compte. Ici, je vois une nette amélioration dans l’arrondi, même si ça a pris du temps pour y arriver).
Un joli modèle simple que je recommande à celles qui voudraient une tunique (on peut aussi le décliner en robe, mais c’est moins mon truc). Je réduirais (très) légèrement l’ampleur dans une version ultérieure pour mieux accompagner la taille. Mais c’est un modèle hyper confortable, qui redonne ses lettres de noblesse à la tunique, élément des garde-robes pas toujours facile à porter.
Je vous souhaite de bonnes vacances, si vous en avez, et de belles célébrations de fin d’année. En attendant, je file dormir ma nuit la plus longe de l’année.
Choisir ses bases
Coudre. Et faire le choix de confectionner des vêtements de base. C’est, à vrai dire, ce que je préfère. Partir d’un socle et aboutir à un vêtement original à chaque fois. Cette idée est d’autant plus séduisante qu’on croule désormais sous l’offre de patrons. Cette offre, très (trop?) riche, me rebute, je la vois comme un piège. Acheter un patron trop unique, trop spécifique, non déclinable à moins d’avoir de solides notions de modélisme. Je me sens encarcanée, et je n’aime pas ça. Pourquoi me suis-je mise à coudre? Pour reproduire des patrons ou pour laisser libre cours à ma créativité?
(il est possible que cette photo soit la plus belle et la plus forte que je publierai jamais sur ce blog)
Donc aujourd’hui, ce sera un simple t-shirt. Mais alors je l’appellerai LE t-shirt. Ah oui, aussi: on aime beaucoup le bleu, ici, si vous trouvez ce billet «bleu».
J’ai acheté il y a 3 ans le modèle de t-shirt «Family pack»de Oliver + S. Dans le pack, j’avais tous les modèles (bébé, garçon, fille, femme, homme, du 6 mois au …) pour LE t-shirt de base. On a tous besoin d’un modèle de base pour coudre un t-shirt (du genre qu’on trouverait dans n’importe quel magasin qui fait produire ses vêtements en Asie). Je suis certaine qu’il existe des équivalents ailleurs, mais je suis tellement confiante quand j’achète du Oliver + S que c’est ce patron que je me suis procuré.
Mon homme a eu droit à son t-shirt de fête des pères à partir de ce patron (je ne l’avais pas blogué, mais simplement montré sur IG). C’est un incontournable de sa garde-robe, jour après jour.
J’ai recousu une version très actuelle (et un peu sport) de ce patron pour ma grande de 8 ans et demi et je trouvais que ça valait vraiment la peine que je vous montre cette version (même si c’est un patron que j’ai cousu et recousu durant les 3 dernières années, sans juger bon d’en faire un billet de blog.)
D’abord, j’ai entièrement cousu ce t-shirt à la machine à coudre, bien que je possède une surjeteuse. J’avais envie de me (re)mettre dans la peau de celle qui coud avec l’appareillage minimal. Et je n’ai rencontré aucune difficulté! Il a simplement fallu que je sois équipée en aiguille jersey et en aiguille double. Il a aussi fallu, bien entendu, que j’aie recours aux bons points et aux bons réglages de tension, mais mon manuel de machine à coudre m’a bien guidée à chaque fois.
Ensuite, le corps du t-shirt est en coton + viscose du Fabricville. Il n’y a pas à dire, mais le petit plus de viscose fait toute la différence dans le tomber du t-shirt. Je n’aurais pas utilisé cela pour un t-shirt pour homme, mais ça convient tout particulièrement à un t-shirt «jeune fille», qui se doit d’avoir un joli mouvement sans être trop près du corps. Les manches sont dans un jersey bleu marine 100% coton.
La petite poche, en liberty City poplin «Leo Scarlet», est un hommage direct à cette marque de t-shirts montréalaise Poches et fils qui ajoute une poche distinctive à des t-shirts de base.
Enfin, les bas de manches sont en bord-côte, provenant de chez Effiloché. L’idée vient ici directement d’une vieille collection (au moins 15 ans) de Comptoir des cotonniers. Je possède un très beau pull en jersey assez fin avec de gros poignets en bord-côte, l'idée du contraste de texture et d'épaisseur me plait encore et encore.
C’est juste un t-shirt, mais c’est LE t-shirt.
Et vous, quel est votre patron de LE t-shirt?
Upside down
Je vous avais laissé dans mon dernier billet avec une robe pour faire venir le printemps. Et, croyez-le ou non, le printemps est là – bien que j’aie rêvé qu’il neigeait cette nuit – et on a rangé les manteaux et bottes d’hiver. Je viens donc officiellement de vaincre mon 14e hiver québécois !
Comme promis à la petite sœur, j’ai pris la fin de mon joli coupon de coton blanc à pois multicolores [provenance: Fabricville, collection P/É 2015] et je lui ai cousu une robe à elle aussi. Toujours chez Oliver + S, j’ai jeté mon dévolu sur la Roller Skate dress, patron que j’avais dans mes tiroirs depuis quelques mois sans l’avoir encore essayé.
Pour éviter l’effet «jumelles» que mon ainée déteste, j’ai pris le coupon dans l’autre sens: les gros pois en haut, les petits pois en bas. Je l’ai taillée en 5 ans pour ma 5 ans et demi qui est assez petite pour son âge, il faut dire. J’ai raccourci la longueur d’1 pouce (3 cm) pour qu’elle soit un peu moins longue.
C’est une robe entièrement doublée. On coupe donc en tout 6 morceaux (2 devants et 4 dos). L’élastique sous-poitrine sert à cintrer le modèle et à créer un discret jeu de fronces.
Il n’y a pas de manches à monter puisque ce sont de jolis petits mancherons intégrés. C’est un passage de couture assez délicat, car la courbe est très prononcée. J’ai donc dessiné la ligne de piqure à la craie pour la suivre bien précisément. J’ai aussi suivi le conseil judicieux du patron – conseil que je reprendrai pour d’autres modèles, c’est sûr – consistant à réduire la longueur du point dans les parties les plus courbées.
Au dos, il y a une fente. J’ai trouvé ce passage un peu compliqué et j’ai dû m’y reprendre pour obtenir quelques chose d’assez net à mon gout. La fente est fermée par un bouton qui s’attache dans une ravissante petite bride. Mon choix de bouton est vraiment concept, dans le genre que j’ai pris un risque total pour casser les conventions: un bouton carré sur les bulles rondes :-]
Je n’ai pas fait le raccord pour les pois, pour la même raison que la robe précédente: la taille de mon coupon était limite.
Pour la première fois depuis que je les couds, j’ai trouvé un défaut à un patron Oliver + S. Je le note ici, parce que je veux m’en souvenir pour les versions que je ferai ultérieurement (et peut-être avertir celles qui seraient tentées de coudre ce modèle). Il est indiqué de finir les coutures de la robe et de la doublure une fois que celles-ci sont assemblées. J’aurais préféré préparer les panneaux en les surjetant/surfilant AVANT leur assemblage.
J’adore l’encolure un peu large qui dévoile le cou. Un modèle tout en simplicité dans sa ligne qui permet vraiment de mettre le tissu choisi en valeur. Un vrai coup de cœur. La version tunique pour sa sœur ainée devrait suivre très vite.
À bientôt!
anachronisme saisonnier, ou comment faire sortir l’hiver par la grande porte
Je l’ai souvent dit sur le blog, à mots cachés ou non, une de mes plus grandes souffrances d’immigrante française au Canada est la durée de ses hivers. Ce n’est pas tant la rigueur, la neige, les froids mordants qui me dérangent, mais la durée. Arrive le mois de mars et ses dernières chutes de neige, ses derniers déglaçages de voiture, le traineau pour conduire le petit dernier à la garderie, les bottes, le manteau, les moufles, le bonnet qu’on ne peut plus voir en peinture: trop c’est trop.
Un exemple? La jolie image ci-dessous a été prise dans mon jardin le 4 avril de l’année dernière. C’est joli, mais pas en avril.
Depuis que je fréquente les réseaux sociaux, c’est pire. Quand je vois sur Instagram un mimosa en janvier, une jonquille en février, je pleure.
Alors pour inviter l’hiver à ficher son camp de chez moi le plus vite possible, j’ai commencé à coudre de l’estival, et surtout, à rattraper le temps perdu sur l’an dernier. Je n’ai pas pu coudre de petite collection d’été il y a un an, car mon atelier a été en travaux majeurs de juin à novembre, sans compter 5 semaines de vacances en France, pour le plus grand plaisir de la famille.
Je commence donc aujourd’hui avec une robe liquette que j’adore: la Jump rope dress de Oliver + S. Modèle déjà cousu deux fois: ici et là (pour le défi Forrest Gump, pour celles qui se souviennent). Toutes les fournitures (tissu + boutons) viennent de Fabricville. Le tissu est une popeline de coton (collection P/É 2015).
Sur cintre, elle n’est pas forcément très impressionnante, limite chemise de nuit.
Mais portée… elle est ajustée juste ce qu’il faut et elle laisse apparaitre moult détails qui la rendent irrésistible. Je vous les détaille.
C’est un modèle que j’adore - et je pèse mes mots - parce que la patte de boutonnage représente un chouette défi technique. Mais le patron est si bien fait que le montage est complètement démystifié et qu’on a tôt fait de se trouver la superwoman de la patte – sans grand mérite, finalement - mais l’égo est flatté. Un peu de patience, de concentration et une aptitude à recopier fidèlement les repères suffisent à réussir ce passage délicat.
Les petites manches à revers, croquignolettes, sont maintenues par une mini-patte et un bouton. C’est ravissant et raffiné.
Le col peut être surpiqué ou non. J’ai choisi de ne pas le faire cette fois-ci alors que je l’avais fait dans mes deux précédentes versions. Je voulais retrouver le côté raffiné du cousu main, où les coutures ne sont pas apparentes si possible.
Le modèle est un peu juste aux épaules: j’avais taillé mon tissu il y a 9 mois en fonction des mensurations de l’époque (taille 7 ans pour une aujourd’hui 8 ans). Près d’une année s’est écoulée. Avec les enfants, ça ne pardonne pas trop. Ma fille ne la portera que quelques mois: heureusement qu’il y a une petite sœur après elle pour la porter.
Sur le côté, je ne suis pas raccord avec les pois. J’aurais pu, j’y ai pensé, mais je n’aurais pas eu assez de tissu pour coudre une autre robe promise dans ce même tissu, à ma seconde fille.
Les petites poches sont incontournables si on veut éviter l’effet chemise de nuit. Elles ne sont pas si faciles à coudre et je ne suis pas complètement satisfaite de leur arrondi. Mais on n’est pas à Cousu main non plus, je chipote.
À bientôt!
la cour d’école
Ma fille ainée a eu 8 ans il y a peu. Une évolution vestimentaire s’est amorcée à son entrée à l’école il y a 2 ans et demi et force est de constater que je dois suivre cette évolution si je ne veux pas que mes coutures se voient opposer une fin de non recevoir. Aussi, quand elle m’a annoncé que les filles les mieux habillées de son école étaient F., R. et S., un petit «gloups» a traversé ma gorge. Je me berçais de l’illusion que ma fille se trouvait bien habillée parce que je mettais beaucoup de soin à la confection de ses vêtements. Grosse remise en question de mon style, donc, peut-être trop sobre, trop épuré.
Je vois bien comment sont habillées les fillettes susmentionnées. Je connais les «codes» de désign des marques qu’elles portent. C’est coloré, plein de détails, avec des mélanges de matières, des appliqués. C’est plutôt moderne dans les coupes, sans froufrou, sans volants, sans trop de rose. Ça ne joue pas non plus dans le «sexy» prématuré. On peut aussi sentir dans ce style la tendance très nord-américaine du pratique à vivre et à entretenir. Il n’est souvent pas question de demander aux parents débordés de jouer du fer à repasser, mais il faut que ça ait plus d’allure qu’un t-shirt. Les mailles sont les matières de prédilection. Dans un sens, après avoir étudié le style en question, je me suis trouvée chanceuse que ma fille juge cette façon de s’habiller la meilleure. J’aurais pu avoir à vivre avec une Reine des neiges, froufroutée et permanentée, mais non.
Voici donc une petite robe respectant en tous points les codes énumérés ci-dessus, et qui reste conforme à mon style aussi.
Pour le modèle de base, il s’agit du t-shirt Sailboat top de Oliver + S en taille 8 ans. C’est la dernière taille du patron. J’en pleure déjà, je l’aime d’amour, ce patron. J’avais déjà vu sur Pinterest un détournement de ce patron de t-shirt en robe. L’idée m’avait plu, et, comme souvent, plusieurs années se sont écoulées avant que je ne la mette en pratique.
J’ai gardé la base du modèle, c’est-à-dire la carrure générale avec son joli boutonnage (faux) aux épaules. Boutons de la jolie boutique Rix Rax. Je ne me suis pas privée des surpiqures facultatives, elles finissent le vêtement de façon très pro.
J’ai fini les manches avec un point «sablier» plutôt que d’utiliser l’aiguille double. C’est assez joli, même si je pense préférer la piqure double.
Parlant des manches, je les ai repatronnées en-dessous de l’emmanchure, car ce sont des manches très droites, qui finissent un peu trop larges au poignet. Pour un résultat plus proche de la perfection, il aurait fallu que je repatronne les emmanchures aussi, mais j’ai décidé de faire cette modification à postériori, donc tout était déjà assemblé, il était un peu tard.
Après avoir allongé le t-shirt, j’ai ajouté un empiècement en jersey matellassé encreFrance Duval-Stalla. Pour couper l’effet «chemise de nuit» que ce genre de robe peut rapidement avoir, j’ai inséré deux rabats de poches pour poches fictives. J’ai gansé ces deux rabats de passepoil lurex, acheté chez France aussi, lors de ma visite l’été dernier. J’avais l’air un peu folle, il faisait 41°C en pleine canicule parisienne et j’achetais lainages et matelassés. J’ai décliné mon identité, expliquant que, vivant dans un pays où l’hiver dure 6 mois, on s’équipait comme on pouvait de tissus doudous.
Le bas arrondi de la robe a été reporté à partir du bas arrondi prévu dans le patron original.
Parlons raccords. Quand j’ai acheté ce jersey flammé à rayures au Fabricville l’été dernier, la vendeuse a un peu ri et m’a demandé si j’étais quelqu’un qui aime les défis. Avec de si fines rayures, le risque de décalage était grand. La vendeuse avait bien raison. En réalité, pour des raccords presque impeccables, j’ai dû 1) compter le nombre de rayures sur chaque panneau au moment de la découpe puis de l’assemblage et 2) placer des épingles toutes les 3 rayures pour que ça ne se décale pas. C’est là où on voit la différence entre la confection maison où une simple couture de côté peut prendre 30 minutes et la confection fast fashion. Ça me motive encore plus pour coudre mes t-shirts, du coup.
Sans trucage, les raccords côté gauche et côté droit.
Et donc LA touche pour respecter le style commandé, c’était la déco en plus: étoiles en flex sur le devant.
Petit faon en strass dans le dos (cadeau de Gaëlle, merci très chère).
Il parait que les copines étaient épatées et avaient toutes des questions à poser sur tels et tels détails.
Je vous laisse avec THE pose de «maintenant, c’est moi qui dirige la séance photo». À bientôt!
La crise du rose
Mère de deux filles, j’ai commencé à coudre parce que je n’étais pas satisfaite de ne trouver dans les boutiques du Québec que des vêtements roses/fleuris/froufroutés. Je voulais des lignes modernes, épurées, de beaux volumes autour de l’enfant, le tout, dans des coloris sobres.
Mais ça, c’était avant.
Avant quoi?
Avant que j’apprenne que je suis enceinte d’un garçon (qui rejoindra ses deux grandes sœurs au tout début de 2015).
Du coup, je me sens dans l’urgence de coudre du rose – seules les hormones de grossesse peuvent nous faire vivre de tels paradoxes – comme si le fait d’avoir un garçon allait désormais m’empêcher de coudre pour mes filles. Du grand n’importe quoi.
Lors de ma dernière virée tissu, j’ai fondu sur un beau velours milleraies framboise. Et zou, j’en ai ressorti deux robes hyper filles. Avec du liberty joli, en plus. Dur de faire plus fille…
Une pour un cadeau de naissance trèèèès en retard. Modèle Playdate dress de Oliver + S, en taille 12-18 mois. J’adore le look de cette robe, si raffinée, si travaillée. Quand on lit la description du modèle, on apprend que c’est une robe A-line. Mais bien franchement, le plastron et les manches font oublier la simplicité de la coupe.
Petit détail ajouté d’un nœud en liberty à la place de la plaquette froufroutée préconisée.
Le joli système de fermeture en arrière, avec un gros bouton de nacre. Attention! Ce modèle taille très petit à l’encolure. À n’offrir qu’à des petites filles pas trop costaudes…
Le détail des manches et du pli creux.
Détail que j’adore pour les tout-petits: l’ourlet-parementure, qui se laisse très bien voir quand la bambine commence à marcher à 4 pattes.
Une robe pour mon ainée, ensuite. Modèle Slava dep&m, taille 7 ans (en réalité, le patron offre les tailles 6 ans et 8 ans. J’ai gardé les épaules du 8 ans et j’ai diminué le reste en 6 ans, en gardant une longueur entre les deux).
Je raffole du mouvement de cette robe autour de l’enfant.
Je n’ai pas cousu la ceinture préconisée en glissant plutôt un large rectangle de liberty tatum, pour un effet «foulard».
J’ai aussi cousu une grande bande de tissu pour l’ourlet de la robe plutôt qu’un biais pour un effet maxi visible quand la robe tourne.
Le coupon rose est fini (au grand regret de la cadette, qui n’a rien eu de rose…). On retourne à des couleurs plus neutres dans mon prochain billet, promis!
évoluer avec elle
Il faut bien se rendre à l’évidence: mon ainée file sur l’âge de raison. C’est pour elle qu’en 2008 je me suis lancée dans la couture. Au départ, c’était gigoteuse, barboteuse, robe chasuble et bloomer. C’était les couleurs et les motifs à mon gout plutôt qu’au sien. C’était des fronces et du bouffant. Elle n’avait pas vraiment son mot à dire. Mais aujourd’hui, la pression de son environnement (comprendre les copines de l’école) lui donne plus d’assurance quant à ce qu’elle accepte de porter. Plus question que je lui couse des choses sans avoir longuement discuté au préalable de ce qu’elle voudrait avoir. On parle de formes, de textures, de couleurs, de motifs, de son liberty préféré du monde. Et je fais des compromis sur le projet que j’avais initialement en tête. Toutefois, ma grande est vraiment dotée d’un bon gout – tout le contraire de sa cadette, qui ne porterait que des robes roses avec des brillants, une couronne sur la tête et des chaussures à talons.
Voilà donc une petite tenue «à quatre mains», pour la rentrée des classes la semaine prochaine (déjà!)
Tenue composée d’une jupe droite en popeline grise stretch (Fabricville), passepoil gris et liberty Betsy fluo-thé et d’un t-shirt légèrement loose en jersey crème de très grande qualité (cadeau de grand-maman).
La jupe, je ne sais pas si vous souhaitez que je la présente, ce doit être la 10e version que je couds tant j’aime ce modèle. Il s’agit de la Sailboat skirt de Oliver + S, patron chouchou s’il en est. Ici en 6 ans. Dire que le patron s’arrête au 8 ans… je ne suis pas sûre de m’en remettre et ma grande non plus.
Le petit pli bien pensé en arrière, qui permet à la plus aventurière de jouer sans avoir les jambes coincées.
Quant au t-shirt, il s’agit de Phekda de Grains de couture, avec plusieurs modifications en partie tirées de ce tuto d’Ivanne.
Les différences par rapport à son tuto sont:
- la conservation de l’asymétrie devant/dos du modèle Phekda, mais dans une moindre proportion;
- un ourlet-parementure comme dans le patron du Sailboat top de Oliver + S (qui fait un ourlet très large, comme j’aime);
- une encolure complètement refermée au cou, sur la base du School bus t-shirt de Oliver + S.
Dessin de la biche réalisé par ma fille elle-même, grâce à un pochoir Avenue Mandarine et de la peinture textile Pébéo. Une jolie alternative au flex, pour celles qui n’ont pas la machine.
Allez, on retourne profiter de notre «plage» de roches, baignée de soleil, avant qu’elle ne redevienne…
…comme ça!
(oui, oui, mes lectrices du Québec, vous avez le droit de me taper pour avoir osé publier un tel cliché en plein mois d’aout!)
le papillon et les fleurs des champs
Qu’il est bon de vivre sans rythme, ou presque. De profiter d’une chaleur dont on a cruellement manqué pendant nos longs mois d’hiver. Et d’avoir du temps pour se remettre à la couture.
Petite robe d’été parfaite: sans système d’ouverture, se glisse ultra rapidement et facilement pour une journée piscine extérieure (en arrière-plan sur la photo ci-dessus).
Modèle Oliver + S, précisément la Badminton dress. Modèle déjà cousu dans la version top l’an dernier. Taillé cette fois en 7 ans, elle est encore grande, mais le 6 ans aurait été juste pour ma 6-ans-presque-et-demi. Je n’ai pas fait la bordure festonnée prévue dans le patron.
Le système de bretelles est loin d’être simple/marrant à coudre (seule partie un peu délicate du patron) et mes finitions sont un peu moins jolies que ce que j’aurais voulu. Mais il n’y a que ceux qui y regarderont de (très) près qui s’en rendront compte.
Pour les tissus, on reconnaitra le liberty meadow pour le nœud du devant. La coulisse du nœud est en chambray rouge (Fabricville). Les bretelles et emmanchures sont dans une batiste à gros pois, France Duval-Stalla. Le corps de la robe est en Flight patterns (pattern dancers), par la designer Tamara Kate pour Michaël Miller, acheté à Effiloché.
Immortaliser la dent perdue, en attendant que la deuxième tombe ;-]
Comme des enfants *
* je remercie Coeur de patate, comme on l’appelle à la maison, pour ce joli titre.
S’il y a une chose que je suis assidument, en plus de la sortie des nouveaux patrons de designer indies, c’est la sortie de nouveaux tissus. En 2011, j’avais craqué sur le fameux Children at play on parade, par Sarah Jane pour Michael Miller. Donc j’en avais commandé 1,5 yards verges à sa sortie (pour une bouchée de pain, en plus, l’avantage de vivre en Amérique du Nord pour ces tissus américains). Sauf que… on a vu fleurir ce tissu un peu partout sur la blogo (et malheureusement pas toujours de façon heureuse) alors ça m’a complètement coupé l’inspiration pour l’utiliser. Je me trouve ultra snob en disant cela et peut-être vais-je perdre une partie de mon lectorat, mais j’ai tourné 7 fois mes doigts dans mes mains avant de l’écrire. Il fallait que ça sorte. Rassurez-moi: ça vous arrive de ne plus aimer un truc juste parce que vous l’avez trop vu?
Ce tissu, il est joli et fillettes à souhait, mais 1) c’est un tissu pour le quilting (pas destiné aux vêtements) et 2) il est hyper chargé donc pas la peine d’en faire des tonnes avec un patron plein de détails fifilles (froufrous et compagnie). Devant ce constat, j’ai pris le coupon une bonne vingtaine de fois dans ma pile en concluant à chaque fois qu’il allait finir en cadeau/vente de liquidation sur mon blog ou en bas de rideau/coussins dans la chambre des filles.
Trois ans se sont écoulés.
On est en 2014, j’ai ressorti le coupon pour lui donner une ultime chance. Et voilà ce que ça donne. J’aime. Fiou.
Patron Library dress de Oliver + S en 6 ans (déjà cousue en version automne) pour une 6 ans. Tissus Children at play on parade de chez Fabric.com; ceinture en voile de coton framboise (Fabricville), passepoil plat en velours milleraies brun (Fabricville); petits rubans en liberty Margaret Annie et coton lie-de-vin. Boutons de nacre (Fabricville).
Seul point négatif à cette robe: je trouve qu’elle fait très habillée. Mais ça n’a pas l’air de déranger sa propriétaire, qui en a profité pour nous faire une démonstration de mini yoga. Zen.
Me, myself…et mon fort
Deuxième billet de l’année avec de la couture femme. Je poursuis l’expérimentation des questions de bienaller, en vous montrant deux patrons que j’ai déjà cousus. Il s’agit de la jupe Chardon, de Deer & Doe et de la blouse Weekend Getaway, de Liesl + Co.
Les exigences initiales: 1) avoir une tenue mettable au boulot, 2) que la tenue en question soit minimalement composée d’une jupe, parce que ça fait depuis novembre que je n’ai pas porté de jupe (rapport à la météo, allez voir en fin de billet si ça vous chante) et 3) que la tenue requière un minimum d’achats (ici, je n’ai racheté qu’une bobine de fil et une fermeture à glissière invisible)–> j’ai des chutes et des coupons à utiliser.
Chardon, d’abord. Je l’avais faite en 40 l'été dernier, et je me suis plainte du fait qu’elle était trop serrée et qu’elle m’empêchait de respirer. Cette fois, j’ai utilisé un velours milleraie orange très foncé, tirant sur le rouge (qui ne contient pas d’élasthanne, mais qui s’étire un petit peu). Et c’est un chouia trop grand. Grrrrr. Je peux vous assurer que je n’ai pas maigri du chouia en question, puisque j’ai toujours autant de peine à respirer dans ma Chardon estivale. Leçon apprise –> outre les mensurations prises soigneusement, ne jamais oublier que l’élasticité du tissu joue un grand rôle dans le résultat final d’un vêtement ajusté. Et ne pas croire qu’élasticité va toujours avec élasthanne.
La blouse Weekend Getaway, que j’avais taillée en 8 pour mon premier essai, a été taillée en 6 pour cette version-ci. Je trouve que la première flotte un peu trop autour de moi, donc en choisissant une taille en dessous, j’ai réduit un peu l’ampleur (qu’il faut tout de même conserver pour ce genre de modèle) et je trouve qu’elle me va mieux. Et j’ai revérifié mes mensurations, et je suis finalement plus proche du 6 que du 8. Je crois que je me mesure parfois un peu trop vite et/ou mal. La blouse est en voile de coton noir. Je voulais l’essayer dans un tissu fin, car je caresse l’envie de me la tailler en 100% liberty.
Que dire à part que je suis encore une fois sous le charme de ce modèle, pour sa simplicité, sa modernité. C’est un super bon patron, sachant qu’on n’a pas tant de choix que ça en matière de hauts. Autant on regorge de patrons de robes, de vestes, de jupes, autant les patrons de hauts et de pantalons font défaut. Je trouve hyper gratifiant d’avoir sous la main un patron comme celui-ci, qui se coud vite et bien (moins de 2 soirées de couture) et qui se conjugue facilement avec plusieurs tenues (je la porte avec un short ou avec un jean, et c’est très sympa aussi). Je trouve cette version d’une sobriété et d’un modernisme… un vrai coup de cœur.
Je recommande chaudement à nos quatre nouvelles accros d’Oliver + S (Mme Reloux, Mme Quattre, Mme Grain de sel, Mme Lou and Jo) de plonger tête la première dans ce patron, vous ne serez pas déçues!
En plus, elle se marie délicieusement avec l’un peu plus extravagante Chardon. Ça permet de sortir de l’association classique avec t-shirt près du corps.
Finissons avec le bulletin météo. La neige s’est installée de façon durable sur notre beau Québec; cet hiver, plusieurs records de froid ont été battus. Avec la météo, on a deux choix: soit on se plaint, soit on vit avec. When life gives you lemons, make lemonade. Alors 90 % du mois de mars, j’en ai eu ras la casquette de l’hiver. Mais le 10 % restant… eh bien, je me suis amusée. Je vous présente notre fort des neiges, construit un 23 mars, et gardé par le gardien du fort, qui porte une casquette gavroche faite-maison. Tadam!
Making of…
Sous un soleil de plomb, on extrait des blocs de glace.
On aménage une entrée un peu compliquée pour qu’aucun assaillant ne pénètre la forteresse.
Et on finit notre œuvre en laissant une signature que seuls les anges peuvent comprendre.
Rassurez-vous: les températures positives sont en train de revenir sur le Québec. Mais on l’aura mérité, notre printemps. Et pour reprendre les paroles si poétiques de Marie-France Bazzo à Radio Canada ce matin: «Le prochain flocon que je vois, je l’attaque au sèche-cheveux!»