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Autant en emporte l'automne
31 décembre 2017

#décembre (ou le bilan couture 2017)

2017 s’achève. C’est le moment des bilans. Voici celui que je vous propose en ce qui concerne mon année de couture:

- bilan #jecoudsmagarderobecapsule: non, les défis ne sont pas pour moi! Vraiment. Je suis incapable de m’y tenir, et je préfère ne pas avoir de contraintes quand je couds. Donc je félicite toutes celles qui s’y sont tenues! Vous avez toute mon admiration.

-bilan couture, en général: j’ai beaucoup cousu pour moi cette année. Et j’ai très peu montré mes vêtements sur internet. J’ai moins cousu pour mes enfants. Je n’ai pas pris de carte d’abonnement au Fabricville cette année, mon objectif étant d’écouler du stock.

-bilan internet et réseaux sociaux: tout comme je ne suis pas bien bonne pour gérer un défi, je suis absolument nulle pour tenir à jour mon Instagram, mon blogue et mon Facebook. Je ne sais pas dans quelle catégorie ça me classe, mais certainement pas dans les faiseuses de tendance :)

-bilan technique: un bilan dont je suis fière! En 2017, j’ai vraiment eu l’impression de faire un grand saut dans l’univers plus technique de la couture, j’ai dépassé plusieurs limites. Mais j’ai toujours été bien accompagnée pour le faire, ça s’est fait tout en douceur. J’ai mes patrons chouchous, j’aime être bien accompagnée quand vient le moment de me dépasser. Voilà mes 5 grands apprentissages de l’année, ceux dont je suis la plus fière:

  1. technique des épaules avec cigarettes de manche et épaulettes, grâce à Magnesium de Ivanne.S.
  2. technique du col tailleur, encore grâce à Magnesium de Ivanne.S.
  3. couture d’un vrai de vrai jean, grâce à Jalie.
  4. technique de la couture des manches montées sans utiliser de fil de fronces, grâce au tuto de My handmade Closet. Cette technique a été une révélation pour moi. Elle est destinée à celles qui comprennent bien le principe de l’embu. Elle demande du doigté, puisque les fronces sont créées du bout des doigts pendant la couture de la manche. Grâce à cette technique, j’arrive désormais à monter chaque manche du premier coup, sans fronce à défaire et à retravailler. J’adore. (On peut aussi consulter l’extrait du livre Le modélisme de mode de Teresa Gilweska https://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212124552/Pages-67-71_Gilewska.pdf).
  5. couture d’une vraie de vraie chemise, grâce à Liesl and Co.

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C’est cette chemise que je vous montre aujourd’hui. D’abord, il faut que j’explique un peu le principe de ce patron. À la base, il y a le patron Classic shirt, créé par Liesl Gibson pour la gamme Liesl and co. Ce patron est sorti en mars 2017. Il s’agit d’une chemise assez large, plutôt garçonne, destinée à être un passe-partout dans la garde-robe. En septembre 2017 est sorti le patron Recital shirt, patron de chemise plus cintrée (et plus «dame»), patron ayant l’avantage de pouvoir mélanger les morceaux avec le précédent. Grosso modo, les manches, les empiècements dos et les pattes de boutonnage sont les mêmes entre les deux versions. En achetant les deux patrons, on se trouve donc à posséder un choix de 2 sortes de poches, de 3 cols, de 3 devants (avec pinces poitrines, avec découpes princesses, avec plis tuxedo) et de 2 dos différents. Cela laisse de la place à la créativité et au mix and match (mais ceux qui connaissent les patrons Ivanne.S connaissent très bien ce principe!)

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Ici, j’ai fait une Recital-classic shirt en utilisant le devant et le dos de la Recital et le col de la Classic. Du point de vue technique, la chemise que je vous présente a nécessité la découpe de pas moins de 32 pièces de patron. On peut être surpris par ce nombre, mais il faut savoir que plusieurs pièces de doublure sont volontairement plus courtes que leur équivalent (col et doublure de col, poignet de manche et doublure de poignet de manche, etc.) pour un tomber parfait (les doublures plus courtes exerçant une pression sur le tissu plus long).

Les techniques que ce patron regroupe sont notamment:

- les découpes princesses pour le cintrage du corsage (je connaissais déjà très bien cette technique). Par contre, je les ai faites en couture anglaise pour des finitions encore plus nettes. Au final, seules les coutures de manches ont été surjetées.

- le montage du col avec le pied de col. J’ai essayé plusieurs techniques déjà, je n’en suis pas à ma première chemise ni à mon premier polo. À ce jour, les techniques de Liesl Gibson et de Viguialca (chemise Lilaëlle) sont mes préférées.

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- le montage des pattes de boutonnages asymétriques avec une patte repliée (où on voit le liberty sur l’envers) et une patte rapportée (celle sur laquelle se trouvent le boutonnières).

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- la technique du faux flat-felled seam pour finir les coutures de côté et des manches, sans utiliser la surjeteuse ou la couture anglaise (tuto en anglais ici: https://oliverands.com/community/blog/2017/03/how-to-finish-a-shirt-with-faux-flat-felled-seams.html). C’est magique, j’adore le résultat! Su la photo ci-dessous, cette couture se voit sur le côté sur l’endroit, comme s’il s’agissait d’une surpiqure.

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Mais sur l’envers, il y a deux piqures parallèles (grosso modo, dans cette finition, une des deux marges emprisonne l’autre marge. Ça prend de grosses marges de couture, par contre. On n’essaiera pas cette technique avec des marges de 1 cm!)DSC_7467

Je n’avais jamais cousu de vraie chemise pour adulte. J’en porte de temps en temps, pour le travail. Comme j’enseigne en amphithéâtre et que je peux avoir une soixantaine de paires d’yeux d’adultes rivées sur moi (quand ces paires d’yeux ne sont pas rivées sur leur téléphone…), disons que je tiens à ce que mes habits «publics» soient impeccables. Et donc seules quelques-unes de mes cousettes maison ont acquis le privilège d’être portées en public.

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Je ne me serais pas lancée dans la découpe d’une chemise – en liberty de surcroit – sans quelques garanties. J’ai fait une toile pour valider mon choix de taille. Le barème Liesl and co. me classe entre les tailles 6 et 8, mais j’ai préféré l’ajustement de la taille 6. La chemise était trop longue du buste et des manches. Comme je voulais que ma chemise se porte non rentrée dans le pantalon, je la voulais plus courte (je crois avoir été traumatisée par mes années lycée où la mode était aux chemises si longues qu’on s’en cachait les fesses au complet, voire les genoux). J’ai raccourci le buste de 2 pouces et les manches de 1 pouce.

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Je ne me serais pas non plus lancée dans la confection de cette chemise sans avoir la garantie que j’avais en main un patron parfait. Beaucoup de marques ont un modèle de chemise, et les photos me font souvent envie. Je lis les commentaires de celles qui les achètent et mon envie se refroidit (pas si bien coupé, pas si bien expliqué, j’en passe). Mais avec ce patron, j’ai vraiment la crème de la crème du patron de chemise. Ce qui me fait dire que ce patron est une pépite est premièrement le nombre de pièces à couper et deuxièmement les choix de montage faits pour obtenir des coutures très belles, très nettes. Ce patron est classé 3 ciseaux sur 4 du point de vue de la difficulté. C’est une pièce dont on ressort fière. Mais tout est tellement bien expliqué que j’y suis allée une étape à la fois, sans jamais ressentir de frustration sur une étape trop difficile: on nous prend par la main. J’ai vraiment adoré coudre ce vêtement, j’avais hâte de revenir chaque soir à ma machine pour le continuer.

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Je suis très heureuse d’avoir choisi du liberty city poplin (Lucy locket) plutôt que du liberty tana lawn pour cette chemise. Quand avait eu lieu la grande vague blogosphérique de chemisier liberty imitation The Kooples, j’avais résisté en me disant qu’une chemise en liberty tana lawn devait se froisser à un rien. Je suis bluffée par le côté « crispy » du liberty city poplin. Il a beaucoup de tenue, se repasse super bien et ne se froisse pas facilement. Comme il est plus épais que le tana lawn, je pense qu’il va être très durable et ne se déchirera pas aux coudes. Les photos prises sur cintre dans ce billet ont été faites après avoir porté la chemise durant 6 heures, et ce, sans repassage intermédiaire!

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J’ai quand même choisi des boutons noirs juste pour me rappeler ce côté The Kooples. Maintenant que je connais le patron, rien ne m’empêchera d’ajouter du passepoil noir sur une version ultérieure.

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J’ai choisi un tissu uni contrastant couleur encre pour le pied de col et pour les pattes de manches: cela aura moins de chance de jaunir avec le temps qu’un pied de col blanc.

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Seul bémol à cette chemise: son cout de fabrication! Vu qu’il m’a fallu acheter deux patrons pour obtenir tous les morceaux, c’est un investissement à long terme. J’y ai appris des techniques. Donc je considère avoir payé à la fois pour les pièces du patron et pour le cours de couture (quand je vois le prix des cours de couture, je me dis que c’était bien peu cher finalement!) C’est aussi un modèle tellement intemporel qu’il risque de repasser sous mon pied de biche quelquefois. Il faut dire que le modèle contient aussi le FBA pour celles qui ont un bonnet C ou D. J’imagine que ça fait augmenter le prix du patron, même pour celles qui n’en ont pas besoin. Et puis, même si ma chemise m’a couté 85$, elle est nettement du calibre de ce que j’aurais trouvé en magasin, si ce n’est mieux (elle est sur mesure, c’est MA longueur de bras, MA hauteur de buste, MON tour de poitrine!) Voilà donc mon bilan final sur ce modèle, que je vous recommande chaudement, si vous êtes à l’aise pour coudre en anglais.

 

Cout du patron

2 x 15$CA (j’ai attendu que le patron soit en promo, sinon, il est à presque 19 $CA)

Cout des fournitures 35$CA de liberty (acheté lors de la glorieuse époque où le $US et le $CA étaient nez-à-nez) auxquels se sont ajoutés 20$CA de transport/dédouanage.

Facilité d’exécution (5 étant «très facile»

3/5 (j’ai trouvé que c’était facile et j’aimerais dire que ça a été à 4/5 pour MOI, mais c’est parce que ça fait longtemps que je couds des chemises, j’ai une certaine expérience qui fait que je visualise très bien chaque étape sans avoir à me poser de questions).

Confort 5/5 (l’aisance est super, mieux que mes chemisiers du commerce. On a un vrai bonnet B, qui ne fait pas exploser le bouton de la poitrine. Les épaules sont suffisamment larges pour être conformes à ma carrure).
Portabilité 5/5 (puisque le tissu ne se froisse pas, c’est le genre de vêtement qu’on porte à toutes occasions, selon la façon dont on choisit de l’assortir). Avec un jean ou avec une jupe, je ne vois aucune incompatibilité! Et le tissu est tellement beau, il fait tout, je suis envoutée à chaque fois que je le regarde.
 
   
   
   
   
 
   

S’il y a une chose que j’ai aimée de 2017, c’est de me rendre compte que j’avais plus de plaisir à me dépasser et à me mettre sur de longs projets que sur une enfilade de petits projets (coudre un t-shirt, c’est bien, mais ça ne procure qu’un plaisir momentané, il n’y a pas de wow!). Je trouve que le paysage du patron change dans la bonne direction et qu’on a de plus en plus accès à de très beaux modèles, complexes et qui nous sortent de notre zone de confort, mais qui nous permettent aussi d’avoir des vêtements au look bien plus professionnel. Ce sera donc ainsi que je poursuivrai 2018, dans l’optique de coudre toujours mieux.

Sur ce, je vous souhaite une très belle année 2018, très créative, riche en découvertes en tout genre!

 
   
   
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