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Autant en emporte l'automne

3 mars 2016

anachronisme saisonnier, ou comment faire sortir l’hiver par la grande porte

Je l’ai souvent dit sur le blog, à mots cachés ou non, une de mes plus grandes souffrances d’immigrante française au Canada est la durée de ses hivers. Ce n’est pas tant la rigueur, la neige, les froids mordants qui me dérangent, mais la durée. Arrive le mois de mars et ses dernières chutes de neige, ses derniers déglaçages de voiture, le traineau pour conduire le petit dernier à la garderie, les bottes, le manteau, les moufles, le bonnet qu’on ne peut plus voir en peinture: trop c’est trop.

Un exemple? La jolie image ci-dessous a été prise dans mon jardin le 4 avril de l’année dernière.  C’est joli, mais pas en avril.

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Depuis que je fréquente les réseaux sociaux, c’est pire. Quand je vois sur Instagram un mimosa en janvier, une jonquille en février, je pleure.

Alors pour inviter l’hiver à ficher son camp de chez moi le plus vite possible, j’ai commencé à coudre de l’estival, et surtout, à rattraper le temps perdu sur l’an dernier. Je n’ai pas pu coudre de petite collection d’été il y a un an, car mon atelier a été en travaux majeurs de juin à novembre, sans compter 5 semaines de vacances en France, pour le plus grand plaisir de la famille.

Je commence donc aujourd’hui avec une robe liquette que j’adore: la Jump rope dress de Oliver + S. Modèle déjà cousu deux fois: ici et (pour le défi Forrest Gump, pour celles qui se souviennent). Toutes les fournitures (tissu + boutons) viennent de Fabricville. Le tissu est une popeline de coton (collection P/É 2015).

Sur cintre, elle n’est pas forcément très impressionnante, limite chemise de nuit.

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Mais portée… elle est ajustée juste ce qu’il faut et elle laisse apparaitre moult détails qui la rendent irrésistible. Je vous les détaille.

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C’est un modèle que j’adore - et je pèse mes mots - parce que la patte de boutonnage représente un chouette défi technique. Mais le patron est si bien fait que le montage est complètement démystifié et qu’on a tôt fait de se trouver la superwoman de la patte – sans grand mérite, finalement  - mais l’égo est flatté. Un peu de patience, de concentration et une aptitude à recopier fidèlement les repères suffisent à réussir ce passage délicat.

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Les petites manches à revers, croquignolettes, sont maintenues par une mini-patte et un bouton. C’est ravissant et raffiné.

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Le col peut être surpiqué ou non. J’ai choisi de ne pas le faire cette fois-ci alors que je l’avais fait dans mes deux précédentes versions. Je voulais retrouver le côté raffiné du cousu main, où les coutures ne sont pas apparentes si possible.

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Le modèle est un  peu juste aux épaules: j’avais taillé mon tissu il y a 9 mois en fonction des mensurations de l’époque (taille 7 ans pour une aujourd’hui 8 ans). Près d’une année s’est écoulée. Avec les enfants, ça ne pardonne pas trop. Ma fille ne la portera que quelques mois: heureusement qu’il y a une petite sœur après elle pour la porter.

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Sur le côté, je ne suis pas raccord avec les pois. J’aurais pu, j’y ai pensé, mais je n’aurais pas eu assez de tissu pour coudre une autre robe promise dans ce même tissu, à ma seconde fille.

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Les petites poches sont incontournables si on veut éviter l’effet chemise de nuit. Elles ne sont pas si faciles à coudre et je ne suis pas complètement satisfaite de leur arrondi. Mais on n’est pas à Cousu main non plus, je chipote.

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À bientôt!

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25 février 2016

douceur et féminité

C’est l’histoire d’une fille qui voulait se coudre une blouse Camas de Thread Theory. Il s’agit d’une jolie marque canadienne de patrons pour hommes. Je n’en suis pas encore cliente (pourtant, ils ont de beaux vêtements masculins et des mannequins pas mal du tout). Mais ça viendra surement. La créatrice de la marque avait dessiné ce modèle de blouse (qui n’est pas une bonne traduction, je trouve, mais je ne saurais lui donner un autre nom) lors de ses études à l’école de désign où elle a appris à concevoir des patrons. C’est le seul modèle femme de la marque. J’espère que d’autres sont à venir.

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J’ai profité du sewalong de la blouse de la fin janvier-début février pour me lancer dans la couture de ce modèle, dont je possédais le patron depuis quelques mois. C’était mon premier sewalong et je ne voyais pas très bien l’intérêt de la chose, mais j’en ai compris toute la pertinence en y participant. Outre le fait que c’est toujours bien de composer avec un échéancier, ça permet de se poser simultanément toutes les questions qui nous traversent l’esprit durant la confection ( choix du tissu, de la taille, les étapes plus compliquées à détailler) – et d’avoir la réponse sans tarder.

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Il est recommandé de coudre la blouse (au moins les manches) en jersey, car c’est un modèle ajusté. J’ai utilisé un jersey de coton/bambou très très doux, combiné à un petit reste de liberty fairford pour les épaules (qui peuvent être cousues dans n’importe quelle sorte de tissus).

Cette version se voulait une toile portable, dans la mesure où j’avais au départ bien envie de la tester dans un tissu chaine et trame plutôt que dans un tricot. Mais la créatrice prévient bien que ce choix peut être risqué, car le modèle est ajusté et on pourrait ressentir de l’inconfort aux bras notamment, dans la partie du biceps. Donc je me suis lancée dans un jersey pour ma première réalisation du modèle. Pas sure que je vais vouloir le faire en chaine et trame, finalement. Je suis attachée à mon confort.

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Pendant le sewalong, on nous expliquait comment modifier le modèle si on trouvait le décolleté trop plongeant. Je n’ai pas touché à l’encolure pour cette version et le plongeant du décolleté est conforme à ce que je m’autorise.

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J’aurais aimé avoir une meilleure vue du dos à vous montrer, mais, comme je suis mon propre photographe, c’est le mieux que j’ai pu obtenir. L’empiècement dos est aussi en liberty fairford. Le bas du dos est froncé, ce qui ajoute encore à l’aisance et à la féminité du modèle.

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Globalement, le modèle est facile à coudre si on a déjà l’habitude de coudre des mailles. Je trouve que les explications sont bien faites et claires. Mais quelqu’un qui n’a jamais cousu de maille sera peut-être déçu de ne pas trouver de recommandations pour la coudre (nulle mention de l’aiguille double pour l’ourlet, par exemple). Les finitions proposées sont propres, mais ça pourrait encore aller plus loin.

Les mensurations sont bonnes. J’ai pris exactement la taille que mes mensurations de poitrine donnaient et c’est ce qu’il fallait. J’aurais aimé avoir la mesure d’épaules, parce que c’est souvent là que les patrons me posent problème (mes épaules sont plus larges que la moyenne), mais il n’y avait pas d’indications à ce sujet dans le tableau du vêtement fini. Au bout du compte, je pense que les épaules sont plutôt bonnes pour ma carrure, mais j’ajouterais peut-être quelques millimètres pour une prochaine version.

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La patte de boutonnage est clairement la partie la plus technique du patron. Pleine de confiance, je me suis lancée à la coudre avec juste un épinglage, j’ai dû m’y reprendre en la bâtissant à la main pour éviter que le jersey ne tiraille de partout. Ça faisait longtemps que je n’avais pas bâti à la main. Pour celles qui se lanceraient dans ce modèle, sachez qu’on trouve un montage alternatif de la patte sur le site de la marque (dans le sewalong), si la technique proposée dans le patron est plus difficile.

Je n’ai pas fait de boutonnières et j’ai fermé la blouse en cousant directement les boutons. La blouse s’enfile très bien, comme un t-shirt. Je craignais de rater mes boutonnières, car la patte était très épaisse (deux épaisseurs + un entoilage).

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La touche mode: je trouve que ce haut se porte très bien, rentré dans un pantalon taille haute. C’est ainsi que je l’ai porté pour aller travailler l’autre jour (pantalon noir confectionné au Canada, de la marque Tristan. Je le mentionne parce que c’est assez rare d’avoir encore de la couture locale). C’est un look un peu rétro que j’aime bien.

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Sinon, je l’aime beaucoup flottant sur un jean slim. Dans les deux cas, ça donne un haut assez féminin et délicat, sans toutefois avoir la formalité du chemisier. Formalité que j’ai plus de mal à assumer, parce que je ne travaille pas dans un milieu avec un dress code.

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Question confort, c’est parfait. Je suis vraiment bien dedans, je l’ai déjà porté trois fois. Il est très bien accueilli dans ma garde-robe, car il va avec tout. Bref, un coup de cœur que je recommande! Il y a une version cardigan et une version robe cousus dans le cadre du sewalong qui me font les yeux doux.

 

 

30 janvier 2016

la cour d’école

Ma fille ainée a eu 8 ans il y a peu. Une évolution vestimentaire s’est amorcée à son entrée à l’école il y a 2 ans et demi et force est de constater que je dois suivre cette évolution si je ne veux pas que mes coutures se voient opposer une fin de non recevoir. Aussi, quand elle m’a annoncé que les filles les mieux habillées de son école étaient F., R. et S., un petit «gloups» a traversé ma gorge. Je me berçais de l’illusion que ma fille se trouvait bien habillée parce que je mettais beaucoup de soin à la confection de ses vêtements. Grosse remise en question de mon style, donc, peut-être trop sobre, trop épuré.

Je vois bien comment sont habillées les fillettes susmentionnées. Je connais les «codes» de désign des marques qu’elles portent. C’est coloré, plein de détails, avec des mélanges de matières, des appliqués. C’est plutôt moderne dans les coupes, sans froufrou, sans volants, sans trop de rose. Ça ne joue pas non plus dans le «sexy»  prématuré. On peut aussi sentir dans ce style la tendance très nord-américaine du pratique à vivre et à entretenir. Il n’est souvent pas question de demander aux parents débordés de jouer du fer à repasser, mais il faut que ça ait plus d’allure qu’un t-shirt. Les mailles sont les matières de prédilection. Dans un sens, après avoir étudié le style en question, je me suis trouvée chanceuse que ma fille juge cette façon de s’habiller la meilleure. J’aurais pu avoir à vivre avec une Reine des neiges, froufroutée et permanentée, mais non.

Voici donc une petite robe respectant en tous points les codes énumérés ci-dessus, et qui reste conforme à mon style aussi.

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Pour le modèle de base, il s’agit du t-shirt Sailboat top de Oliver + S en taille 8 ans. C’est la dernière taille du patron. J’en pleure déjà, je l’aime d’amour, ce patron. J’avais déjà vu sur Pinterest un détournement de ce patron de t-shirt en robe. L’idée m’avait plu, et, comme souvent, plusieurs années se sont écoulées avant que je ne la mette en pratique.

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J’ai gardé la base du modèle, c’est-à-dire la carrure générale avec son joli boutonnage (faux) aux épaules. Boutons de la jolie boutique Rix Rax. Je ne me suis pas privée des surpiqures facultatives, elles finissent le vêtement de façon très pro.

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J’ai fini les manches avec un point «sablier» plutôt que d’utiliser l’aiguille double. C’est assez joli, même si je pense préférer la piqure double.

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Parlant des manches, je les ai repatronnées en-dessous de l’emmanchure, car ce sont des manches très droites, qui finissent un peu trop larges au poignet. Pour un résultat plus proche de la perfection, il aurait fallu que je repatronne les emmanchures aussi, mais j’ai décidé de faire cette modification à postériori, donc tout était déjà assemblé, il était un peu tard.

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Après avoir allongé le t-shirt, j’ai ajouté un empiècement en jersey matellassé encreFrance Duval-Stalla. Pour couper l’effet «chemise de nuit» que ce genre de robe peut rapidement avoir, j’ai inséré deux rabats de poches pour poches fictives. J’ai gansé ces deux rabats de passepoil lurex, acheté chez France aussi, lors de ma visite l’été dernier. J’avais l’air un peu folle, il faisait 41°C en pleine canicule parisienne et j’achetais lainages et matelassés. J’ai décliné mon identité, expliquant que, vivant dans un pays où l’hiver dure 6 mois, on s’équipait comme on pouvait de tissus doudous.

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Le bas arrondi de la robe a été reporté à partir du bas arrondi prévu dans le patron original.

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Parlons raccords. Quand j’ai acheté ce jersey flammé à rayures au Fabricville l’été dernier, la vendeuse a un peu ri et m’a demandé si j’étais quelqu’un qui aime les défis. Avec de si fines rayures, le risque de décalage était grand. La vendeuse avait bien raison. En réalité, pour des raccords presque impeccables, j’ai dû 1) compter le nombre de rayures sur chaque panneau au moment de la découpe puis de l’assemblage et 2) placer des épingles toutes les 3 rayures pour que ça ne se décale pas. C’est là où on voit la différence entre la confection maison où une simple couture de côté peut prendre 30 minutes et la confection fast fashion. Ça me motive encore plus pour coudre mes t-shirts, du coup.

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Sans trucage, les raccords côté gauche et côté droit.

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Et donc LA touche pour respecter le style commandé, c’était la déco en plus: étoiles en flex sur le devant.

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Petit faon en strass dans le dos (cadeau de Gaëlle, merci très chère).

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Il parait que les copines étaient épatées et avaient toutes des questions à poser sur tels et tels détails.

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Je vous laisse avec THE pose de «maintenant, c’est moi qui dirige la séance photo». À bientôt!

23 janvier 2016

le jour le plus long

Dans l’épisode précédent…

J’ai eu une année 2015 particulièrement chargée. Quatre billets de blogue à mon actif, mention «peut mieux faire». Non pas que je n’ai pas cousu, au contraire, mais l’organisation autour de la publication d’un billet était fastidieuse. J’ai préféré consacrer le peu de temps que j’avais à coudre, quitte à mettre de côté ce blog que j’aime pourtant beaucoup. Les réseaux sociaux m’ont permis de garder contact avec beaucoup d’entre vous, c’est si précieux, cette relation que nous avons bâtie il y plus de 5 ans!

Dans l’épisode d’aujourd’hui, on est en 2016, l’année s’annonce plus légère. J’étrenne le blog avec un projet boulet, bonne résolution de janvier que je viens de réussir à tenir. Je vous présente ma veste Eagle de Vanessa Pouzet.  Commencée en octobre 2014 et finie en janvier 2016. Ça se qualifie dans la catégorie «boulet»?

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Il faut que je vous parle de ce patron et de son exécution. Je fais cette démarche en toute honnêteté, pour donner mon ressenti. Je n’attaque personne, je ne vise personne. Je fais seulement mention de faits qui m’ont déplu. Je couds depuis 8 ans. J’ai cousu autant les patrons indépendants que les mainstream. Et jamais un patron ne m’a fait autant pester. En fait, «pester» n’est pas assez fort. Je pense que ce patron m’a mise en colère. Je me suis remise début janvier 2016 à la couture de ce modèle, parce que j’ai dépensé un beau 55$ en matériel (patron, tissus et mercerie) et qu’il était hors de question que je l’abandonne. Depuis, j’ai lu pas mal d’avis sur cette veste et je vois que je ne suis pas la seule à lui trouver des défauts.

Les explications sont hyper abrégées. Et là, j’ignore la motivation de la marque Vanessa Pouzet à ne pas les détailler: le patron est un PDF, ce n’est pas comme si ajouter une page aurait fait augmenter ses couts de productions. Je remercie infiniment Sandra et Clotilde pour leur Master Class Couture sans lequel je n’aurais pas fini cette veste. Et même si je salue leur initiative, je trouve un peu culoté que de tels tutos aient besoin d’exister, dans la mesure où ces deux couturières très compétentes font bénévolement le travail pour lequel la créatrice qui a vendu le patron a tiré tous les bénéfices financiers.

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Je vous donne des exemples de mon mécontentement en vrac. La veste est entièrement assemblée sur l’envers, doublure oblige. Mais jamais on ne nous dit d’ouvrir nos coutures au fer aux étapes 4, 5, 6, alors que ça garantirait une jolie finition Je l’ai fait spontanément parce que j’ai de bonnes habitudes de couture, mais je trouve que c’est léger pour un  patron.

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Autre exemple: la l0ngueur des manches. Il aurait été TRÈS apprécié d’avoir un rappel à ce sujet dans le patron. Il est indispensable d’effectuer un essai de la veste avant de coudre l’étape 8, au risque de vous retrouver avec des manches trop longues. Dans la mesure où la longueur des manches n’est même pas spécifiée dans le tableau des mensurations, quiconque n’essaiera pas sa veste avant de finir les manches pourra avoir une mauvaise surprise. Et aura à jouer du découd-vite si le cœur y est encore. Tapez «Veste Eagle Vanessa Pouzet» dans Google image et vous verrez que nombre de réalisations sont portée les manches trop longues et/ou retroussées parce qu’il n’y a pas d’avertissement à ce sujet.

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Dernier point, même s’il y en aurait d’autres. Le schéma en 4 est complètement incohérent avec les explications sous ce même schéma. Je ne sais pas si c’est ma variété de français qui est trop éloignée du français de l’auteur des consignes, mais « Repliez l’ourlet du dos sur le dessus. De façon à le remonter à la hauteur de l’ourlet du devant.», ce n’est pas une phrase, ça ne veut rien dire et ça ne correspond pas au schéma, puisqu’il est censé y avoir un pli. Mais nulle mention de ce pli.

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Maintenant: mon avis sur la réalisation de la veste elle-même. C’est un modèle FACILE à coudre. Oui, oui, un modèle sans grosse difficulté technique, vraiment. Pour ma part, même si le modèle se coud tout le long sur l’envers, je le retournais sur l’endroit à chaque étape pour m’assurer du rendu. Ça évite de découvrir une couture mal faite au moment du retournement final. Donc les consignes ont beau être très faibles, il n’en demeure pas moins que c’est un modèle plutôt simple.

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Le rendu me plait beaucoup. J’ai choisi la version longue (à porter avec des talons pour me grandir un peu). Sinon, ça fait robe de chambre. La coupe est bonne, le mouvement est joli. J’ai bien choisi mes tissus (Fabricville): pour l’extérieur c’est un genre de lainage un peu extensible, dans les tons brun-mauve; pour les épaules, un similicuir bleu jean; pour la doublure, une vraie doublure en satin de polyester couleur nacre.

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Pour une allure un peu western, à porter avec les bottillons les plus vieux du monde, ceux dont on ne peut pas se débarrasser même si on sait qu'ils ont un peu trop vécu.

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15 septembre 2015

en bonne et due forme

 

Un peu de couture qui sort du schéma habituel de ce blog, un billet un peu plus «technique», un peu moins léché, mais que je tiens à immortaliser parce qu’il est très cohérent dans mon parcours de couturière du dimanche.

 

J’ai la chance immense d’appartenir à l’équipe de testeuse d’Ivanne.S. C’est un vrai boulot – limite je le mettrais sur mon CV – à temps TRÈÈÈÈS partiel, certes, mais qui demande de la rigueur et de la concentration une fois la période de test entamée. Et donc quand Ivanne a lancé le test deTROP-TOP [femme] et surtout quand elle a mentionné la gradation en grande taille, la flamme couturesque  un peu en pilote automatique qui m’habite s’est ravivée considérablement.

Je fais une taille somme toute assez standard, quelque part entre le 38 et le 40, ça dépend des marques et je n’ai jamais eu de problème pour m’habiller dans le prêt-à-porter, ni pour trouver des patrons nécessitant peu d’ajustements (à part les tops japonais, j’y reviendrai). Mais je peux aussi aisément concevoir que les personnes s’habillant dans les grandes tailles, qui trouvent l’offre du prêt-à-porter limitée soit dans le style, soit dans le nombre de boutiques, puissent avoir envie de confectionner leur propre garde-robe. C’est en toute logique, donc, que j’ai proposé à Ivanne de coudre une taille plus pour le test. J’avais alors en tête une amie particulièrement jolie, qui sait se mettre en valeur et qui avait des mensurations de rêve, soit celles de la taille 52.

 

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Après la partie  «états d’âme de la fille qui coud depuis longtemps et qui se cherche des défis», j’ai demandé à Ivanne de m’imposer la version de son choix et c’est donc la version B avec dos boutonné et manches longues sur laquelle j’ai dû plancher. Je me suis déplacée avec mon ruban à mesurer et ma fiche mensurations chez mon amie. Puis je suis rentrée chez moi et je me suis attelée à l’épineuse question du choix de taille et des ajustements. À vrai dire, mon mannequin étant une vraie de vraie humaine, il m’a fallu procéder à quelques ajustements du patron d’une part avec un compromis de taille et d’autre part un agrandissement de la largeur de manche (imposant du même coup un agrandissement du buste devant). J’ai fini avec un ajustement de la longueur de manche. Tout est indiqué dans le patron, c'est hyper simple, il suffit de se laisser guider. Une fois ce travail réalisé en amont, je pouvais m’atteler à la réalisation de mon modèle. Vous pouvez le voir ici cousu.

 

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Je vous mentionnais plus haut les patrons japonais. J’en parlais surtout parce qu’ils ont été mon premier contact avec la couture femme et ils m’ont déçue comme pas possible. Ce n’est pas de leur faute, non, mais c’est de la faute de ma première expérience de la couture, celle destinée aux enfants. Je n’ai pas souvent du tout connu de la déception avec la couture enfantine parce qu’on ne s’attend pas à voir les enfants dans des tenues ajustées: il n’y a pas de pinces, la ligne de taille est à peine définie avant l’âge de 6 ans, les enfants n’ont pas vraiment de hanches… Le pire qui peut arriver avec un mauvais choix de taille dans la couture enfant, c’est que le vêtement soit trop petit ou trop grand. Et s’il est trop grand, pas grave, il le mettra l’an prochain (et s’il est trop petit, c’est le moment de songer à lui faire un petit frère ou une petite sœur). Donc quand j’ai embarqué dans la couture adulte, en plus de ne rien comprendre au japonais (les livres n’étaient pas traduits à l’époque), je n’avais pas idée qu’il fallait procéder à des ajustements pour ma morphologie. Et comme je suis loin d’être une Japonaise, plusieurs projets ont été cousus… et jamais portés.

 

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Tout ça pour dire que je comprends désormais la nécessité de passer du temps sur la planche patron avant de se lancer. Ça évite les déceptions et on se sent un peu plus comme le tailleur italien, ruban autour du cou, qu’on engage pour un costume sur-mesure. Car après tout, à quoi servirait de savoir coudre si ce n’est pas pour s’offrir du sur-mesure? Pourquoi voudrait-on imiter les tailles des marques de prêt-à-porter? Et pourquoi se laisserait-on complexer par des numéros 46 ou des lettres XL alors qu’on ne se coud même pas une étiquette au dos de nos fringues pour nous rappeler quel format on est? Profitons des bienfaits du sur-mesure.

 

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Le côté très intéressant de ma petite expérience est que je n’ai pas revu mon amie entre la prise des mesures et l’essayage final. Donc seules mes mesures initiales me guidaient. Et j’ai trouvé, sans flagornerie aucune, que le patron TROP-TOP [Femme] nous invite particulièrement à penser ajustements, à ne pas négliger ce moment crucial où les quelques centimètres non ajoutés pourraient nous faire pleurer parce que le bras ne passe pas.

 

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Le tissu choisi pour cette version est un crêpe de polyester noir à pois blancs acheté dans une petite boutique de mon quartier (et là j’ouvre une parenthèse parce que j’ai complètement honte, mais j’ai découvert il y a quelques mois à peine que j’ai une boutique de tissus à prix très doux et aux imprimés plutôt dans mon style à 5 minutes 23 secondes à pied de chez moi. Sachant que j’habite ce quartier depuis depuis 6 ans… eh oui, la honte.) Je pense que le crêpe est tout indiqué pour ce style de vêtement, c’est fluide, confortable et ça ne se froisse pas. Les gens ne sont pas ben ben forts sur le repassage au Québec. Si j’avais offert une version en coton à mon amie, pas sûre qu’elle l’aurait portée.

J’ai utilisé la finition avec biais plutôt qu’avec parementure. Ça a globalement bien marché à part quelques microplissages, mais je pense que la parementure n’aurait pas été adaptée avec ce tissu. Six larges boutons de nacre ferment le dos.

Mon amie a vraiment aimé le résultat (et moi aussi, mais je connais l’univers d’Ivanne qui correspond tout à fait à mes gouts).  À mon retour de la séance photo, je me suis précipitée sur l’ordinateur pour écrire à Ivanne combien je trouvais que son patron fonctionnait bien sur des tailles plus. Et je me suis fait plaisir au passage, parce que j’adore coudre pour les autres (oui, ça semble altruiste, mais en vrai c’est égoïste, j’aime voir mes coutures et c’est plus facile de les regarder sur les autres que sur moi).

 

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Voilà!

 

 

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21 mai 2015

Elle est la plus belle saison de ma vie*

* Daniel Bélanger – Les deux printemps

Je ne savais pas trop quoi écrire en vous présentant ce nouvel ensemble. Et puis finalement,  je me suis dit que j’allais parler de vieillir. Je vais simplement vous parler de vieillir en couture, pas vieillir en général. Mon expérience de couturière a le même âge que ma fille ainée. 7 ans. 7 ans de courbe de progression dans les techniques. 7 ans de meilleurs choix de tissus, de matières plus adaptées, plus chères aussi parfois parce que je me sens plus confiante. 7 ans d’achats de patrons, plus ou moins modérés, avec un net ralentissement dans les deux dernières années.  7 ans et un regard critique plus aiguisé sur ma pratique de ce loisir. Petite rétrospective de ces 7 années.

De l’an 1 à l’an 3, je me suis mise à la couture par manque de sous. J’étais une maman étudiante. Le critère du cout de production était primordial. Je n’avais pas de blog à l’époque, mais je prenais en photo mes horreurs. Allez, je vous en montre une pour vous faire rire. Admirez l’air déconfit de ma fille il y a 7 ans, se demandant si elle est déguisée en jonquille ou en soleil…

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De l’an 3 à l’an 5, je suis devenue une maman diplômée (avec un boulot, de surcroit) et je voulais que les vêtements que je cousais se démarquent de ceux du commerce. Parfois aux dépens du confort . Souvent aux dépens du côté pratico-pratique (entretien, solidité, bien-aller, température du pays dans lequel je vis). Résultat, plusieurs morceaux que j’ai cousus n’ont pas été portés.

Exemple 1: cette Saint-Malo de C’est dimanche déséquilibrée parce que cousue dans un coton diaphane et alourdi à cause de boutons en métal mettait toujours le ventre de ma fille à l’air.

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Exemple 2: ce manteau aux détails soignés, tiré d’un livre japonais, qui a dû être porté 6 fois maximum par mes deux filles réunies (rapport à la météo spéciale du pays dans lequel je vis).

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De l’an 5 à l’an 7, je suis devenue une maman (très) trop occupée. Mon travail a pris de plus en plus de place, laissant des miettes à la couture. Et ces années m’ont permis de prendre le recul nécessaire (de la bloguo, des boutiques en lignes) pour me donner envie de continuer à coudre, sans répéter les excès du passé. Voici une petite liste de constats que je peux dresser aujourd’hui:

1) j’ai ressenti (peut-être à tort) une course à l’originalité sur la blogosphère (à qui découvre en premier tel patron, qui achète de telle éditrice de tissus, qui va penser à mettre un nœud à la place des boutons, qui va changer le col de cette robe, etc.). Je m’en suis rendu victime volontaire et j’envisageais mon ouvrage dans la perspective «épatage de galerie» plus que dans le plaisir simple de la couture. Cette compétition ne m’intéresse plus guère aujourd’hui, même si je prends plaisir à regarder  les trésors d’originalité des autres. Si je ne sors pas du lot, tant pis, ou tant mieux.

2) je ne couds désormais plus que des vêtements qui ont un haut potentiel de portabilité. Par exemple, je ne coudrai pas plus de 2 robes l’hiver par fille. Elles passent l’hiver en salopette de neige. Les robes ne sont pas pratiques, elles ne sont portées que lorsqu’on  prend la voiture, ce qui ne fait pas partie de notre mode de vie quotidien. Je ne coudrai plus de manteaux non plus. Je n’ai accès à aucun tissu technologique pour coudre des manteaux d’hiver, donc mes manteaux sont destinés aux entre-saisons. Au Québec, le printemps dure 2 semaines, l’automne dure 2 semaines –> c’est crève-cœur de voir un vêtement porté 4 semaines par année. Autre exemple, je ferai attention à coudre des vêtements qui seront compatibles avec le vélo et les galipettes dans les structures du parc. Je réfléchis ces temps-ci à une façon de modifier certains patrons de jupe pour les transformer en jupe-short.

3) mes filles grandissent, je veux continuer à coudre pour elles et que la demande vienne d’elles (plutôt que de moi, les implorant de porter ce que je leur ai cousu). Pour y arriver, je dois les écouter, regarder comment leurs amies sont habillées et m’assurer que je ne suis pas trop dans les patates.

4) en bonne écolo, je couds selon les besoins et plus selon les envies. Par exemple, je n’ai encore rien cousu pour mon petit dernier parce que je n’ai besoin de rien pour lui, entre ce que j’ai récupéré de ses sœurs et ce que mon entourage m’a donné. Quand il lui manquera quelque chose dans sa penderie, ça me fera plaisir de me mettre à la couture petit garçon. Pour le moment, ce n’est pas nécessaire.

5) quand je vais vouloir un patron très fort parce que j’ai vu des réalisations absolument fantastiques, je vais réfléchir à deux fois avant de le procurer en passant en revue des critères de sélection. Par exemple, devant une robe craquante, je vais d’abord faire le tour de  mes patrons de robes et m’assurer que i) j’ai déjà cousu au moins une fois tous les modèles en ma possession;  ii) aucun modèle ne ressemble trop à celui que je voudrais me procurer; iii) des techniques que je ne connais pas seraient contenues dans la pochette. (C’est possible que je revienne dans un prochain billet sur les autres critères rigoureux que j’applique depuis quelques mois à l’achat d’un patron, j’ai connu quelques déconvenues comme cliente qui m’ont poussée à être plus réfléchie et informée comme consommaCtrice).

Un mot pour résumer ma pratique couturesque à partir de l’an 7 : ÉQUILIBRE.

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Allez zou, premier ouvrage du printemps: ma porte d’extérieur couleur brique. Au début, je la voulais bleu Klein. J’ai envoyé mon chum à la quincaillerie me rapporter un pot de peinture et il a acheté celle en promo. C’est tout lui, les promos priment sur le look. J’ai râlé (un peu) et, finalement, j’ai repeint la porte de cette couleur qui fait, ma foi, un joli fond pour les photos.

Devant la porte, vous avez une demoiselle de 7 ans qui porte un t-shirt TROP-TOP d’Ivanne.S et un short Ella de p&m.

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Alors le TROP-TOP est la version «D» du patron (ne la cherchez pas sur votre planche!!) C’est une version du déjà célèbre t-shirt version A, mais à encolure bateau et épaules ouvertes.Ivanne est la première à nous encourager à jouer avec son patron: je l’ai prise au pied de la lettre.

À plat sur le carrelage de la cuisine fraichement serpillé, on voit mieux la coupe. Pour obtenir cette encolure, on trace simplement une ligne droite à partir du point le plus haut de la manche. Cette ligne doit arriver de façon parfaitement perpendiculaire à la ligne du milieu devant et du milieu dos. C’est donc un vrai T que l’on obtient – d’où le nom t-shirt. Un bord-côte bleu borde les hauts du devant et du dos. On ferme ensuite les côtés. Le passage le plus délicat est la pose du biais aux manches. Ici, j’ai choisi de faire un ourlet rapporté apparent (en liberty felicity bleu et vert). On referme finalement l’encolure avec des boutons après avoir fait un test sur l’enfant pour trouver l’endroit le plus propice où les poser.

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Quant au short Ella, je l’ai voulu en version brute, en jean, en respectant au mieux les codes du denim (surpiqûres visibles et à la piqûre triple, pas de passepoil, de vrais passants de ceinture et même un vrai bouton jean!)

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Ceinture doublée en capel bleu marine.

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Depuis la photo ci-dessous, j’ai ajouté un bouton pression sous la braguette non fermée qui bâillait trop.

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Cahier des charges rempli pour cette tenue ;-]

11 avril 2015

A, b, c, …d?

Les mamans couturières auront certainement toutes croisé en mars la sortie du patron TROP-TOP d’Ivanne.S (et visiblement pas juste les mamans couturières, parce qu’on aimerait toutes avoir un TROP-TOP dans notre garde-robe, voire des dizaines.)

Et ça, c’est la pose TROP-TOP (c’est-à-dire la pose de la jeune fille ravie de son nouveau top et la pose prise par la mère éblouie par le charme du nouveau top).

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Rarement patron n’aura été aussi bienvenu dans une patronthèque. Je ne sais pas si c’est pareil chez vous, mais ici, les petits hauts ont la vie dure. Marques de crayon  (supposément lavables, mais pas toujours), taches de gras ou de sauce tomate, usure aux coudes. Tout cela sans oublier le fait que les matières dont sont faits les vêtements du commerce connaissent souvent une déformation prématurée, soit parce qu’ils n’ont pas été coupés dans le droit fil, soit parce que l’élasticité du tricot est mauvaise, soit parce que la fibre lâche dès le premier passage à la machine…

J’ai des patrons de t-shirt et de blouses dans ma patronthèque, mais c’est la première fois que j’ai un patron aussi polyvalent. Je ne sais pas si Ivanne se reconnaitra dans mes propos, mais je vois un peu la démarche créative qui l’avait habitée lors de ses multiples détournements du patron Oslo/Galway de C’est dimanche, un des premiers patrons indépendants que nous avons eus entre les mains.

Donc à partir de cette base qu’est TROP-TOP [kimono], sky being the limit, j’ai cousu en 8 ans: un t-shirt à manches longues à col bénitier, une blouse d’été à manches courtes et un pull pour l’entre-saison.

Le pull est la version A du patron, à encolure relevée. Dans un tricot biface de Fabricville  (un côté rayé et un côté gris, déjà utilisé ici et ) que j’adore parce que facile à coudre et pour un super effet. Les rayures sont aussi assez larges pour que le raccord se fasse bien.

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L’encolure étant très large, cette version aime la superposition (ici avec un petit chemisier blanc du commerce, mais ça aurait pu être joli par-dessus un autre TROP-TOP ou une blouse Capella).

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La blouse est la version B du patron. Elle est boutonnée dans le dos et a l’option revers de manches. J’ai ajouté l’option «col devant» et «col dos», en insérant un passepoil plat.

J’ai eu un plaisir fou à coudre cette version. On dirait qu’Ivanne a trouvé l’équilibre parfait entre l’originalité, la patte qui la caractérise, et la portabilité du modèle. Les finitions sont magnifiques, quand on prend la peine de faire chaque Finition +. J’aurais pu prendre des photos des détails, mais croyez-moi, rien n’est laissé au hasard. Du genre que ce sera difficile de justifier l’achat de hauts dans le commerce à l’avenir parce que pas grand-chose n’arrive à la cheville de ça!

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Ce col, ah, ce col! J’aurais dû m’y prendre autrement pour obtenir un col parfait, mais j’ai mal réfléchi à mon affaire. Les deux défauts de mon col sont que 1) le passepoil plat ne fait pas tout à fait la même largeur à la jonction de l’épaule et 2) je ne pense pas qu’il soit possible de faire un angle droit avec un passepoil plat, ce qui est un peu disgracieux dans le dos. Dans une version future, je couperai les cols devant et dos en un seul morceau (tout l’avantage d’avoir un patron sans marges de couture) et je stopperai le passepoil avant la pointe dos.

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Je suis particulièrement désolée de ne pas pouvoir vous donner le nom de ce tissu si frais. Tout ce que je sais, c’est que c’est un tissu de designer américain et que je l’ai acheté chez Effiloché. J’ai jeté la facture sur laquelle son joli petit nom était écrit.

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Le t-shirt est la version C du patron, encolure bénitier, avec l’option manches longues.

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Mon choix de matière au départ n’étant pas nécessairement correct par rapport à ce qui est préconisé (cf. p.29 dans les instructions du patron), le col bénitier tombait plutôt mal, comme un col roulé quasiment. Il est cousu dans une chute de jersey 100% coton que j’avais utilisé pour coudreun polo à son papa. Ce jersey n’est pas assez lourd pour réaliser le tombant.

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Qu’à cela ne tienne! J’ai effectué un correctif en le « pinçant » avec un biais de liberty capel turquoise (assorti à la finition intérieure, que je n’ai pas photographiée) tenu par un gros bouton de nacre. Ce t-shirt est devenu un chouchou de ma fille qui l’a déjà pas mal porté. Je l’ai cousu en «7 ans», c’est-à-dire que j’ai tracé un compromis entre le 6 et le 8 ans, mais ça affectait plus la longueur du corps et des manches que la largeur du modèle.

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Le 2e t-shirt est la version D du patron… nahhnn, je rigole, il n’y a pas de version D dans le pack de TROP-TOP. La version D, c’est mon prototype de t-shirt à encolure bateau, à partir de la version A. Je vous en reparle dès que j’en suis satisfaite (si je réussis à en être satisfaite)!

À bientôt!

25 mars 2015

un, deux, trois

Depuis janvier, je  multiplie tout par trois.
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Non, non, non, je n’ai pas cousu une MINI-PERLE en 3 mois pour mon garçon de 10 semaines, rassurez-vous! (mais je vais vous avouer qu’il porte de temps en temps un body à col claudine rose de ses sœurs, et je le trouve craquant, pas question d’en faire un mini macho!)

Ce trio de MINI-PERLES n’est pas destiné à mes enfants, donc. C’est un cadeau pour remercier un très gentil couple d’amis avec qui on a lié connaissance l’an dernier. Ce sont eux qui ont gardé au pied levé mes deux filles pendant que monsieur leur frère naissait. Et ce sont eux qui ont eu le très délicate attention de nous offrir un précieux cadeau de naissance: une foultitude de petits plats maison préparés par leurs soins puis congelés. À utiliser quand maman et papa sont crevés, que le frigo est vide et que les autres enfants ont quand même besoin de manger. Je peux vous dire que ces petits plats nous ont rendu service lorsque les microbes et les 40°C de fièvre ont envahi la maison alors que bébé n’avait que 3 semaines.

Et donc ces amis ont trois filles. Puisqu’ils nous avaient offert un cadeau maison, j’ai décidé de faire de même en retour.

L’idée de base était d’offrir le même cadeau aux trois filles. Oui, le même,  mais sans être le même.  Je sais assez par ma propre expérience (j’ai deux sœurs, j’ai deux filles aussi) qu’on n’aime pas trop avoir le même vêtement que sa sœur. MINI-PERLE s’est imposé comme un incontournable avec ses différentes versions sur une base commune.

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Pour le choix du tissu de base, c’est un chambray de la collection denim du Fabricville qui s’est imposé. Deux raisons à ça: je voulais n’avoir aucune difficulté à l’associer avec des tissus accent une fois de retour à la maison. Et quelle couleur est plus facile à associer que le bleu de Nîmes? L’autre raison, c’est que je voulais faciliter les associations pour la maman, qui trouvera certainement des petits hauts unis à assortir, sans avoir à se casser la tête. Et qui sait, peut-être leur coudre un TROP-TOP assorti un peu plus tard!

Version 2 ans. Sans plis, sans péplum, avec poches et ceinture passepoilées. Passepoil et ceinture en chevrons orange (tissu Les monsieurs de Tamara Kate, acheté chez Effiloché). Piqure double à l’ourlet, pour un effet jean.

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Version 4 ans. Passepoil aux poches et volant péplum en liberty Eloïse bleu.

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Version 8 ans. Passepoil plat aux poches et plis. Ceinture en liberty dont j’ignore le nom.

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Voilà! Et que tournent les jupettes!

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17 novembre 2014

||Interlude||–La minute tricot

Un billet  un peu spécial aujourd’hui.

  1. On ne parlera pas couture, mais tricot.
  2. Je ne suis pas l’auteure de la superbissime création que je vous présente.
  3. J’aimerais que, si vous commentez ce billet, tous vos commentaires soient adressés à Ghislaine, qui les lira certainement avec plaisir.

Voici Arabella. Modèle Brooklyn Tweed de la collection Wool People 7 (modèle dessiné par Ann McCauley).

Un modèle fait pour danser autour de la personne qui le porte (à ce sujet, l’interview de la designer est particulièrement inspirante). D’ailleurs, Arabella, ça commence comme arabesque et c’est comme ça que je me sens, tout en courbe.

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Pour la petite histoire, Ghislaine est ma collègue et nous partageons le même bureau. On a une certaine différence d’âge (du genre qu’elle pourrait être ma maman), mais nous avons rapidement développé une relation d’amitié grâce… aux aiguilles! Elle tricote, je couds. On trouve que les patrons français sont plus désignés et que les patrons américains sont plus techniques. On navigue sur les blogs pour trouver des modèles, des idées. On était faites pour s’entendre.

Elle n’avait jamais tricoté du BT, et comme je n’en avais entendu que du bien, je lui ai présenté leurs magnifiques catalogues. Quand le Wool People 7  est sorti, j’ai craqué sur Arabella. J’ai osé demander à Ghislaine si elle accepterait de me le tricoter. Et elle a accepté ce contrat de sous-traitance sans que je lui torde un bras! Ne me restait plus qu’à aller acheter la laine qui me plairait. Un petit tour à Effiloché avec Madame À l’autre bout du fil (qui s’y connait pas mal plus que moi en tricot!) et je remettais patron et pelotes (Folio, de chez Berroco, composée de 65% de superfine alpaca et 35% rayonne, coloris mount desert) entre les mains magiques de Ghislaine au début de l’été. Et voilà la merveille de pull que j’ai eu le plaisir de trouver sur mon bureau il y a quelques jours.

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Pour les photos portées… eh bien… il faut faire avec la bedaine qui pointe beaucoup, mais ce modèle sera tout aussi beau quand le ventre sera redevenu flasque plat en 2015.

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L’encolure, avec ses petites côtes torsadées, est à tomber.

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Je porte un chouette collier hibou, confectionné par Nathalie, des Chiffons de la sardine. Je pense à toi, mon amie.

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Tout est beau dans ce pull: les torsades, le jeu de lignes…

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…, la longueur, le drapé…

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…les fentes sur le côté.

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MERCI, Ghislaine. Tu as des doigts de fée. C’est bien la première fois que je porte un tricot d’adulte (autre qu’une écharpe) et j’ai du mal à le quitter tant je l’aime! C’est comme un grand doudou, léger et chaud à la fois.

5 novembre 2014

chercher (et trouver) la perle rare || 2

Comme promis, avoir vous avoir parlé de ma 1ère Mini Perle, je vous présente la seconde. Pour ma plus jeune, j’ai choisi la version B (avec le volant péplum). Ivanne vient juste de publier un billet à ce sujet, courez le lire après avoir vu ma version (si ce n’est déjà fait)!

Le côté plutôt original de cette expérience de couture en tant que testeuse, c’est que je n’avais aucune idée du résultat final ou du tomber de cette version B. Ivanne avait simplement envoyé le patron avec les instructions de montage et le dessin ci-dessous était la seule idée que je pouvais me faire du modèle…

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illustration du patron – Extrait de http://www.ivanne-s.fr/jupe-mini-perle/

 

Ma bientôt-plus-dernière a 4 ans –> je lui ai cousu du 4 ans. Elle est si fluette que je pense bien qu’elle portera la jupe au moins cette année et la prochaine. Et pas de règlement d’école pour la longueur pour le moment: ici, ça commence à 5 ans. Cousue cette fois dans un lainage gris récupéré du stock de ma maman, et agrémenté de liberty capel rose pour la doublure du volant péplum et la ceinture (rose + gris –> combinaison gagnante).

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Comme je n’avais plus d’élastique à boutonnières, j’ai glissé un élastique «non twistable» dans la ceinture, et je l’ai ajusté à la taille de la demoiselle.

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Mon volant péplum aurait pu un chouïa mieux tomber, mais mon lainage gris manquait de souplesse. C’est moins gracieux sur cintre. Par contre, une fois portée, on ne voit plus ce défaut.

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Je n’ai pas fait d’ourlet rapporté, pour gagner du temps, mais j’ai quand même soigné au maximum la piqure machine et les remplis.

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Dire que c’était une version test… franchement, c’est trop aux petits oignons pour encore considérer cette jupe comme un essai ;] Quelques photos sur le mannequin directement.

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Voilà, je craque, elle n’a plus l’air de mon petit bébé comme ça… et ça me convient tout à fait!

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Photos non contractuelles, on ne sort plus en tee-shirt depuis quelques semaines!

Cette version a été ma plus grande surprise, parce que je n’étais pas influencée par d’autres versions cousues, vues çà et là. Coudre à l’aveugle (bon, pas totalement, j’avais quand même la coupe de la première version en tête) était grisant! Et aussitôt que j’ai pu enfiler la jupe à ma fille, j’ai été charmée du résultat. Je trouve les versions A et B si différentes l’une de l’autre, même si elles sont bâties sur la même base, que ça permet de rentabiliser facilement son patron en jouant avec les possibilités sans avoir l’impression de coudre deux fois la même chose.

Et maintenant, j’ai hâte de voir vos versions de Mini-Perle fleurir sur la Toile!

 

 

Note: Je N’ai PAS été rémunérée pour cet article (comme mentionné ICI). Cette jupe a été cousue dans le cadre d’un TEST technique pour vérifier les tailles, les instructions et autres éléments associés au patron dessiné par la créatrice Ivanne. S. Elle ne m’a pas demandé de publier un billet à la suite de ce test. Je le fais parce que le modèle me plait et que mes filles le portent très bien. Les opinions dans ce billet sont donc les miennes et reflètent mon ressenti au plus juste.

 

 

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